CENTRE DE L'HISTOIRE DE LA RESISTANCE & DE LA DEPORTATION |
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Lyon, capitale
de la Résistance
14 septembre 1944 : le général de Gaulle, en visite à
Lyon libérée, décerne à la ville le titre prestigieux de
« capitale de la Résistance ».
Cet intitulé est depuis
la Libération régulièrement repris comme un raccourci
commode pour signifier l’importance du rôle
joué par Lyon dans l’unification de la Résistance.
Un examen attentif de l’histoire de Lyon entre 1940
et 1944 vient cependant nuancer cette approche. La
ville, principale métropole de la zone sud, a certes vu
le développement de réseaux très précoces et abrité
l’oeuvre d’unification menée par Jean Moulin dès
1941. Toutefois, l’invasion de la zone non occupée en
novembre 1942 marque le début d’une violente
répression menée par l’occupant mais aussi par des
services français comme la Milice.
Capitale de la Résistance un temps, la ville pourrait
revendiquer aussi celui de capitale de la répression.
L’arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943 à Caluireet-
Cuire, commune limitrophe de Lyon, demeure un
des épisodes les plus marquants de cette répression
dans les mémoires locale et nationale. Cet événement
a eu des conséquences majeures sur l’organisation
de la Résistance ; il est également à l’origine d’une
vive polémique, « l’affaire de
Caluire », ayant donné lieu à
d’interminables débats quant à
l’identité de celui ou ceux qui
ont trahi Jean Moulin.
À l’été 1943, les états-majors de
la Résistance se déplacent définitivement
vers Paris. Lyon
devient alors non plus « la »
capitale mais « une » capitale de
la Résistance
La mémoire d’une ville
Face à cette réalité complexe, la mémoire collective
a choisi dès l’immédiat après-guerre de mettre en
avant un certain nombre de faits, d’acteurs et de
lieux censés représenter au mieux ce qu’avait été
la période de la Seconde Guerre mondiale à Lyon.
Dans ce tableau commémoratif, l’histoire de la prison
de Montluc, réquisitionnée par l’occupant, figure en
bonne place aux côtés de la rafle perpétrée le
9 février 1943 rue Sainte-Catherine ou de l’exécution
de cinq otages place Bellecour le 27 juillet 1944 ; c’est
en souvenir de cet événement que le Veilleur de
pierre a été érigé à l’angle de la place Bellecour et de
la rue Gasparin.
Ces choix ont contribué à donner une image fragmentée
de Lyon dans la guerre, occultant en grande
partie l’importance de la collaboration mais aussi
l’extrême diversité des formes de résistance et le
sort des populations civiles. Le procès de Klaus
Barbie, qui s’est tenu à Lyon de mai à juillet 1987, a
permis de mieux prendre en compte la parole des
témoins et victimes de la politique antisémite de
l’État français ou de la répression menée contre la
Résistance. Cette parole sera ensuite largement
relayée par l’intermédiaire du Centre d’Histoire |
Histoire, mémoire
et témoignages
HISTOIRE D’UN CENTRE D’HISTOIRE
En 1965, à l’occasion du vingtième anniversaire de la
fin de la Seconde Guerre mondiale, un premier musée
de la Résistance et de la Déportation ouvre ses
portes à Lyon ; il occupe alors deux salles du Muséum
d’histoire naturelle. Fondé par d’anciens résistants et
déportés lyonnais, cet établissement donne à voir
documents d’archives et photographies, évoquant
principalement la Résistance locale et nationale.
Le 4 juillet 1987, Klaus Barbie qui est jugé à Lyon
pour crimes contre l’humanité, est condamné à la
réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises
du Rhône. Alors inédite en France, cette décision
éclaire d’un jour nouveau le
génocide et les crimes perpétrés
par le régime nazi.
Elle réveille la mémoire
collective des Lyonnais et
précipite la création d’un
établissement municipal
dédié à l’histoire de cette
période. L’ancien site occupé
par la Gestapo semble tout
désigné pour accueillir le
nouveau musée, l’ESSM ayant
quitté ses locaux de l’avenue
Berthelot. Ce lieu, symbole de
la répression devenu sanctuaire
de la Résistance et de ses
valeurs, fait écho aux autres
sites emblématiques de la
période mais souvent moins
connus : Montluc, prisons Saint-
Paul et Saint-Joseph, fort de
la Duchère, ancien camp de
Vénissieux, dont la valeur
historique n’est pas moins
importante.
LES RICHESSES DU MUSÉE
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation ouvre ses portes
le 15 octobre 1992, en présence d’Elie Wiesel, prix Nobel de la paix.
L’architecture, jouant sur le contraste des matériaux — métal, murs de
pierres, verre, sols bruts — renforce la puissance évocatrice du bâtiment.
Les collections sont établies à partir des objets du premier musée,
mais le fonds s’étoffe rapidement grâce aux acquisitions. La part du
patrimoine immatériel revêt également une importance capitale
au sein du musée avec la collecte des témoignages d’anciens résistants
et déportés notamment. Aujourd’hui, cette collection est une des plus
importantes de France, puisqu’elle rassemble près de 700 témoignages
audiovisuels d’hommes et de femmes, résistants, déportés, enfants
cachés, et qu’elle continue de s’enrichir au gré de l’approfondissement
de ses champs d’études.
Dans ce dispositif, les témoins occupent une place privilégiée et sont
régulièrement sollicités, en leur qualité de « passeurs de mémoire »
pour intervenir auprès du jeune public. Outre la solidarité des générations
qui se noue à travers ces contacts, cette médiation permet une
approche vivante de l’Histoire et une réelle mise en perspective facilitée
par l’échange. Temps fort des visites scolaires, ces rencontres participent
aussi à l’éveil de la citoyenneté.
UNE INSTITUTION TOURNÉE VERS LES DROITS
DE L’HOMME
Établissement municipal, le CHRD, dont l’intitulé ne laisse pas deviner
son statut de musée, n’est pas rattaché à l’adjoint à la Culture de la Ville
mais à l’adjoint en charge de la Mémoire et des Anciens Combattants. Il
dépend cependant administrativement, comme les autres musées
municipaux, de la Direction des affaires culturelles. Ce rattachement
politique atypique indique que l’institution est indissociablement liée
aux droits de l’homme et des citoyens, à la citoyenneté au sens large.
Sa programmation d’expositions temporaires est ainsi en partie orientée
vers des sujets couvrant une période plus large que celle de la
Seconde Guerre mondiale |
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Le parcours
muséographique
L’EXPOSITION PERMANENTE
Conçue au début des années 1990, l’exposition
permanente a été mise en forme par le scénographe
Guy-Claude François, homme de théâtre. On le perçoit
dans le parcours muséographique, organisé en « plateaux
» plutôt qu’en salles, où le décor, l’éclairage et
l’atmosphère sonore tiennent une place aussi importante
que les documents présentés. L’objectif de la
mise en scène est de susciter l’émotion du visiteur en
l’isolant de son environnement habituel. Les trois
« plateaux » correspondent à trois concepts fondamentaux
: Engagement, Information et propagande,
Espace et temps. Il s’agit d’un parcours thématique,
ponctué d’éléments chronologiques, utilisant la
vidéo, un mur d’images et surtout l’audioguidage.
L’exposition a été conçue comme un centre d’interprétation,
devant permettre au visiteur de s’approprier
les notions de Résistance et de Déportation. Un
souci d’universalité explique le peu de références
faites au contexte local. La première partie, intitulée
Lyon, carrefour des résistances se charge d’inscrire
l’histoire de la ville dans une
évocation chronologique des
principaux événements de la
guerre. La visite est rythmée
par des reconstitutions, parmi
lesquelles le wagon dans l’espace
consacré à la Shoah, ou
l’intérieur d’une maison du
quartier de la Croix-Rousse.
LES EXTRAITS DU PROCÈS BARBIE
Le procès de Klaus Barbie, qui s’est tenu à Lyon du 11 mai au 4 juillet
1987, constitue un événement historique et juridique majeur. Pour la
première fois en France, un homme est jugé devant une cour d’assises
pour répondre de crimes contre l’humanité.
Ce procès fut également le premier en France à faire l’objet d’un enregistrement
audiovisuel, décision rendue possible par la loi du 11 juillet
1985. Il a été intégralement filmé par l’INA, en présence d’un magistrat
chargé de veiller à la régularité juridique des prises de vues.
Conformément au cahier des charges prévu par la loi, le réalisateur a
dû se plier à de nombreuses exigences : absence de caméras mobiles,
pas de travelling ni de gros plans sur le public, notamment.
Cet enregistrement audiovisuel constitue un ensemble d’archives
unique, un témoignage pour l’histoire et la mémoire des générations
futures.
Initialement, le délai légal de diffusion de ces images était de trente ans
après le verdict, soit 2017. En 1990, une nouvelle loi introduit une dérogation
exceptionnelle dans le cas de crimes contre l’humanité. La
justice donne alors son feu vert à la réalisation d’un film documentaire
de 45 minutes, « Le procès Barbie, justice pour la Mémoire et
l’Histoire », dont la réalisation est confiée au chroniqueur judiciaire Paul
Lefèvre ; il met l’accent sur les dépositions des témoins.
La Ville de Lyon obtient l’autorisation de diffuser cinq fois par jour ces
extraits au CHRD. Depuis lors, la projection du film rythme quotidiennement
la vie de l’établissement, près de 20000 personnes le visionnant
chaque année. |
Expositions temporaires
et animations culturelles
Le projet culturel du musée est construit sur un
rythme soutenu d’animations : expositions temporaires,
conférences, projections, colloques, sont autant
de vecteurs visant à rendre compte et à débattre des
avancées de la recherche.
Dès l’origine du Centre d’Histoire, la programmation
des expositions temporaires a été en partie orientée
vers des sujets couvrant une période plus vaste que
celle de la Seconde Guerre mondiale. Cette option
d’un élargissement temporel des thématiques a
généralement été adoptée par toutes les structures
muséales à dimension mémorielle. Pionnière à Lyon,
elle est l’une des réponses apportées au débat
amorcé à la fin des années 1990 sur le devenir des
musées de la Seconde Guerre mondiale en France.
Centrée sur des problématiques contemporaines, en
prise directe avec les atteintes aux droits de l’homme
dans le monde, attentive à valoriser les avancées de
la recherche historique dans sa période de prédilection,
la programmation contribue à ancrer l’image
d’un lieu ouvert sur la ville et le monde.
Une telle politique se traduit par de nombreux partenariats,
nationaux et internationaux, et s’inscrit
dans la mise en place d’un travail en réseau, dont
les effets sont aujourd’hui perceptibles, tout particulièrement
au plan européen. L’exposition sur
Primo Levi, conçue par le CHRD en 2007, a ainsi
été présentée simultanément à Lyon et Turin,
au Museo Diffuso della Resistenzia, della Deportazione,
della Guerra, dei Diritti e della Libertà. |
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LE CHRD ET LA PHOTOGRAPHIE
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la
Déportation porte un attachement particulier
à la photographie. Depuis sa création,
de grands photographes témoins de la
Seconde Guerre mondiale, Robert Doisneau,
Émile Rougé ou André Gamet ont été
exposés. Les travaux contemporains
occupent également une place importante
dans la programmation du musée :
Philippe Guionie, Pierre-Yves Ginet,
Arno Gisinger, Mathieu Pernot,
Emmanuel Berry, Frédéric Bellay ont exposé
leurs travaux ou reportages au CHRD.
En 2008, l’exposition « Imprimeurs
clandestins, photographies de Robert
Doisneau » a rencontré l’adhésion
d’un public séduit par la grande figure
du photographe humaniste, mais également
disposé à se confronter à l’actualité
du photojournalisme, comme en a témoigné
le succès des sélections du World Press
Photo présentées à plusieurs reprises.
L’image du Centre est donc très étroitement
liée à celle d’un lieu exposant
la photographie, qu’il présente comme
document d’archives mais aussi comme
geste contemporain, artistique et militant |
Le centre de
documentation
Le centre de documentation est aujourd’hui un
auxiliaire privilégié pour l’étude de la Seconde
Guerre mondiale, tant pour la richesse de son
fonds documentaire que de ses archives et de ses
collections. Il s’applique, par la multiplicité des
sources collectées, à rendre compte du débat
d’idées, de la complexité d’une interprétation
objective de l’histoire et des conditions d’écriture
de celle-ci.
L’histoire locale y est bien représentée, sans pour
autant négliger la dimension nationale et internationale
du conflit, ni les aspects mémoriels et historiographiques.
Il rassemble des documents multilingues couvrant
toutes les facettes du conflit lui-même, au coeur de sa
spécialité, et plus largement l’histoire du XXe siècle.
Sa mission est tout à la fois de répondre aux besoins
scientifiques du musée et de satisfaire aux demandes
de publics divers, spécialistes du domaine, particuliers
intéressés par la période ou cherchant à
reconstituer l’itinéraire d’un proche.
SERVICES ET PRESTATIONS DU CENTRE
DE DOCUMENTATION
Des supports d’information variés : 25 000 ouvrages
en 2008, avec un accroissement annuel d’environ
500 références, une centaine de titres de
périodiques vivants, 5 000 vidéos, cédéroms, enregistrements
audio, une importante collection de
microfilms de la presse d’époque, 500 microfiches
de thèses, plus de 10 000 photographies, 700 témoignages
audiovisuels. L’ensemble est référencé sur la
base de données de la Bibliothèque municipale de
Lyon, dont le centre de documentation est pôle associé,
consultable sur www.bm-lyon.fr et sur des bases
de données internes.
Des produits documentaires : bibliographies sélectives,
dossiers documentaires, revues de presse thématiques
alimentées par le dépouillement de
quotidiens régionaux et nationaux, de revues spécialisées
auxquels le centre de documentation est
abonné.
Des réponses aux demandes de renseignements, à
caractère familial ou historique.
Des ateliers de travail, organisés à la demande, en
accompagnement des concours scolaires ou de projets
pédagogiques spécifiques, visant à initier le
jeune public à la recherche documentaire, à la validation
des sources. |
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Les archives et
collections
Musée contrôlé devenu musée de France en 2003, le
Centre d’Histoire de la Résistance et de la
Déportation remplit l’ensemble des prérogatives
définies par la législation : il conserve, restaure, étudie
et enrichit les collections, les rend accessibles au
public le plus large, conçoit et met en oeuvre des
actions d’éducation et de diffusion visant à assurer
l’égal accès de tous à la culture, et contribue au progrès
de la connaissance et de la recherche.
Les collections du CHRD — des armes, du matériel de
sabotage et de parachutage, des radios, des faux
tampons, des tenues de déportés, mais aussi des
photographies, des affiches et de nombreuses archives
imprimées ou manuscrites — sont a priori assez
semblables à celles de tout autre musée de la
Résistance et de la Déportation. Elles apportent
cependant un éclairage tout particulier sur la
Résistance locale, dont l’étude reste un sujet de
recherche constant. Comme dans tout musée d’histoire,
archives et collections sont ici intimement
liées. Elles reposent sur le dépôt effectué à sa création
par l’ancien musée de la Résistance et de la
Déportation, dit musée de la rue Boileau, via l’association
des Amis du Centre d’Histoire. Ce fonds s’est
largement enrichi depuis grâce aux dons de personnes
privées ou par des acquisitions à titre onéreux.
Parmi les fonds remarquables, il est possible de citer
les quelque 700 témoignages audiovisuels recueillis
par le CHRD autour des corpus Résistance et
Déportation, une collection de plus de 400 partitions
de chansons d’époque, ainsi
qu’une collection de plus de
300 affiches. Et enfin, les
fonds émanant des grandes
figures de la Résistance locale,
valorisés par une publication
ponctuelle dans la collection
Les archives du Centre
d’Histoire de la Résistance et de
la Déportation |
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LE SERVICE PÉDAGOGIQUE
Le volet pédagogique constitue un axe fort de l’activité
du service des publics, de par la composition des
publics du musée (plus de 50 % de scolaires), les
liens avec les programmes scolaires (notamment en
classes de 3e, 1re et terminale) et le développement
des voyages d’études sur les lieux de mémoire.
L’action éducative du Centre d’Histoire poursuit un
double objectif : d’une part, éveiller l’intérêt du jeune
public en lui offrant des activités adaptées et diversifiées,
d’autre part, favoriser « l’appropriation » du
musée par les enseignants. Concrètement, l’offre
à destination du public scolaire est fondée sur
l’interaction et s’appuie sur une pédagogie
active. En lien avec la galerie d’exposition permanente
et les expositions temporaires, les activités
(visites commentées, ateliers thématiques,
etc.) ont pour but d’enrichir la visite en y apportant
un regard complémentaire, d’approfondir
un thème en particulier (la vie quotidienne sous
l’Occupation, la Résistance, etc.) ou encore
d’élargir la réflexion à des sujets d’histoire
contemporaine ayant trait à la défense des
droits de l’homme.
La programmation jeune
public privilégie également la discussion et
l’échange entre élèves et intervenants tels que
professionnels de la culture, historiens, etc.,
invités notamment dans le cadre de manifestions
ponctuelles, conférences, spectacles ou
bien journées commémoratives. Par ailleurs,
la présence et l’implication des témoins,
anciens résistants, déportés ou enfants
cachés, occupent une place centrale dans le
dispositif d’accompagnement pédagogique.
Cette rencontre apporte aux élèves un
éclairage concret sur les réalités de la
période et donne un visage humain à
l’acquisition d’un savoir indissociable de
l’émotion |
LE JEUNE PUBLIC
Parallèlement, le service des publics développe des
activités « jeune public » hors temps scolaires
notamment dans le cadre des vacances ou de manifestations
telles que la Nuit des musées et les
Journées du patrimoine. Ces animations, d’une
forme plus ludique, sont l’occasion de découvrir le
musée et d’appréhender l’histoire de la période de
manière originale (jeu de piste) ou encore plus intime
(accompagnée par un témoin).
LES PUBLICS SPÉCIFIQUES
Enfants, adultes, néophytes ou spécialistes, publics
handicapés ou publics dits « empêchés » (détenus),
la finalité de ce service est de rendre accessible les
ressources du Centre à une population la plus large
possible, en multipliant les modes d’approche et d’appropriation
des contenus et de la muséographie. Audelà
de ces activités, le service des publics joue un
rôle d’interface entre le musée et les publics. Élargir
son champ d’action en nouant des partenariats, mettre
en oeuvre des projets culturels afin de toucher de
nouveaux publics, constituent également le coeur de
ses missions. |
Le Centre d’Histoire est parvenu à une étape importante
de son développement où de nombreuses perspectives
d’évolution s’offrent à lui, en lien avec les
nouveaux enjeux de mémoire apparus au fil des
années.
Trouver de nouvelles
voies de médiation
Comme tous les musées d’histoire de la Seconde
Guerre mondiale, le CHRD est confronté à la disparition
des acteurs et témoins de l’histoire, à l’origine
même de sa création. Il aborde une nouvelle étape et
doit trouver des voies de médiation alternatives pour
évoquer les réalités et les enjeux de la guerre auprès
d’un public qui n’a plus de liens familiaux avec la
période. L’accompagnement humain devient de ce
fait indispensable, avec les ateliers pédagogiques, les
visites commentées, les colloques ou conférences.
L’art est également l’un des médiums privilégiés
pour transmettre la mémoire des faits, des acteurs
et des lieux, à travers les expositions temporaires,
de photographies notamment, les concerts ou les
spectacles.
Parmi les nouvelles voies explorées, le CHRD porte
une grande attention à la valeur des lieux historiques
et mémoriaux. À commencer par le bâtiment du
musée lui-même, dont l’histoire n’est pratiquement
pas évoquée dans l’exposition actuelle, alors qu’il
s’agit d’une des places majeures de la répression,
l’ancien siège du Sipo-SD. Ce travail s’effectue aussi
à l’échelle de la ville : accompagné par un médiateur
du musée, le public peut suivre un parcours de ville
retraçant, au fil des rues, l’histoire de la Seconde
Guerre mondiale
Donner une place
aux collections
La présentation muséographique actuelle offre
peu de place aux collections, rarement présentées
au public. L’exposition temporaire Objets
de Résistance a mis en avant les richesses du
musée et amorcé le projet d’intégration des collections
dans le parcours permanent.
Dans cette perspective, la politique d’acquisition
de l’établissement suit différents axes :
— les objets de la vie quotidienne, afin de permettre
une recontextualisation des faits, indispensable
à un public désormais guère au fait du
mode de vie de la période (vêtements, objets liés au
monde de l’enfance, ustensiles de cuisine, etc.) ;
— les objets illustrant les diverses formes de la
Résistance : armes, matériel de sabotage, faux tampons
et outils reprographiques nécessaires à la
confection de faux papiers, tracts, presse clandestine,
journaux de maquis, dessins, etc. ;
— les photographies d’époque, prises à Lyon et dans
sa région, montrant la vie quotidienne, l’Occupation,
les bombardements, les maquis de la région, la
Libération ;
— les photos d’artistes contemporains travaillant
sur le thème de la Mémoire, de la Seconde Guerre
mondiale et des droits de l’homme ;
— l’enrichissement des collections notamment
d’affiches et de témoignages.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la
Déportation entend donc poursuivre, dans les
années qui viennent, la réflexion engagée dès 1965
par les créateurs du « petit » musée
qui souhaitaient rendre l’histoire de la Résistance
et de ses valeurs universelles accessibles au plus
grand nombre.
Alors que les faits historiques s’éloignent et
que les témoins disparaissent, le Centre d’Histoire
est plus que jamais un lieu d’appropriation
de connaissances et de réflexion, en réponse à
la demande croissante du public, soucieux
de comprendre le monde complexe qui l’entoure.
Réaménager
l’exposition permanente
Sans remettre en cause les choix des concepteurs de
l’exposition, des aménagements sont envisagés pour
répondre aux nouvelles attentes du public, intégrer
les avancées historiographiques des quinze dernières
années, valoriser au mieux les collections.
Ces évolutions porteront sur la mise en place d’un
parcours chronologique et d’une approche plus
locale de l’histoire de la Résistance, notamment par
l’intégration de témoignages de résistants et déportés
lyonnais sur des bornes audiovisuelles, par exemple.
La partie introductive sera quant à
elle consacrée à une explication
des idéologies totalitaires,
et plus particulièrement du
nazisme, sous forme d’interventions
d’historiens, de philosophes
et de juristes.
Le parcours sera ponctué de
textes à différents niveaux de
lecture à l’attention notamment
des jeunes visiteur |
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CENTRE D’HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE
ET DE LA DÉPORTATION
14 avenue Berthelot — 69007 Lyon
:0478 722 311 Web www.chrd.lyon.fr
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OUVERTURE
Du mercredi au vendredi, de 9 h à 17 h 30.
Le samedi et le dimanche, de 9 h 30 à 18 h.
Fermeture les jours fériés à l’exception du 8 mai |
CENTRE DE DOCUMENTATION
En accès libre au 2e étage.
Ouvert du mercredi au samedi
de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h.
Crédit Photos: P.Verrier et F.Bellay
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DIFFUSION DES EXTRAITS DU PROCÈS BARBIE
Tous les jours à 9 h 30, 10 h 30, 12 h 15, 14 h 30
et 15 h 30.
Le week-end, séance supplémentaire à 16 h 30.
Accès libre à l’auditorium.
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